LES FORÇATS DU TOUR DE FRANCE

C’est la grand-messe de juillet qui unit chaque année dans la même communion des millions d’étrangers ou de vacanciers sur les routes de notre beau pays, commentée à la télé par les mêmes journalistes sportifs depuis l’apparition du sémaphore : c’est le Tour ! (‘tain, c’est beau comme du Gérard Holtz !)
En plaine, c’est souvent rapide : on attend pendant des heures les coureurs, une chenille multicolore traverse en quelques secondes et à grand fracas le champ de vision, on attend pendant des heures de pouvoir repartir, et l’on dira fièrement à ses petits-enfants : « J’y étais ! »
En montagne, le peloton s’étire, la souffrance glorieuse des premiers fait place à la détresse désespérée des équipiers, qui parfois ne finiront pas dans les temps : Chronos, maître du Tour, dévore parfois ses enfants…

Regardez les bicyclettes passer
Elles avalent sans faiblir les kilomètres
Elles font le tour de France en juillet
Sans la moindre peur du thermomètre
Et puis hop un p’tit coup de guidon
Et puis hop on lâche le peloton
Pour mériter les jolis costumes
Qui vous font distinguer su’ l’ bitume
Il faut savoir jouer tous les rôles
Et avoir de l’acier dans les guiboles
Faut surtout pas avoir mal aux fesses
Car à la longue, la selle est traîtresse
Depuis l’temps qu’ils enchaînent les bornes
Elles doivent être dures comme de la corne
Regardez les bicyclettes passer
Elles avalent sans faiblir les kilomètres
Elles font le tour de France en juillet
Sans la moindre peur du thermomètre
Et puis hop un p’tit coup de guidon
Et puis hop on lâche le peloton
Les gens applaudissent le maillot jaune
Que les grands médias ont à la bonne
Alors que tous les coureurs derrière
Portent la même croix, la même bannière
Quand le beau sprinter gagne l’étape
Le boulot, c’est l’équipe qui s’le tape
Si le gagnant finit millionnaire
On paie les porteurs d’eau au lance-pierres
Regardez les bicyclettes passer
Elles avalent sans faiblir les kilomètres
Elles font le tour de France en juillet
Sans la moindre peur du thermomètre
Et puis hop un p’tit coup de guidon
Et puis hop on lâche le peloton
Si t’as déjà fait de la bicyclette
Tu sais qu’ils ne sont pas à la fête
On les appelle forçats de la route
Bien plus forts que Jean Valjean sans doute
On dit que certains sont peu honnêtes
Venez donc par ici, les mauviettes
Vitaminez-vous et bonne chance
Pas une que vous teniez leur cadence

Chanson : « Les bicyclettes » SACEM ©2011
Paroles : Camille
Guitares et interprétation : Jean-Marie

Chanson originale : « Les majorettes » (1974)
Paroles et musique : Pierre Perret